Encore une autre journée de vagabondage pour Manako, elle allait partout et nulle part en même temps. Mais elle ne faisait jamais le même trajet jour après jour, elle allait toujours autre part. La louve se sentait attirée par un endroit, une odeur particulièrement délicieuse: une odeur florale. Cette odeur lui parvenait d'une seule direction mais elle n'arrivait pas très bien à discerner l'endroit à cause de plusieurs odeurs venant recouvrir celle de la fleur; entre autre l'odeur répugnante que dégageait les hotdogs, elle ne pouvait supporter cette odeur trop longtemps; le pourquoi elle passait très vite son chemin quand il y avait un vendeur ambulant de nourriture express' comme les hotdogs. La pauvre bête se sentit perdue un instant à cause de cette odeur. Le pourquoi elle préféra prendre juste un tout petit peu de distance par rapport à cette rue-là. Puis elle bondit pour prendre de la hauteur, pour repérer de nouveau cette odeur de fleur, elle atterrit sur un bâtiment où un arbre continuait de subsister; c'était étrange, très étrange. En dessous de cet arbre, il y avait un espace creux et l'on pouvait sentir une odeur de sang et une odeur inconnue. Cette odeur inconnue était dans la même direction que celle du sang. Manako s'approcha prudemment de l'arbre, reniflant pour avoir savoir si c'était la bonne direction. Et elle ne pouvait se tromper, c'était bien là.

*Mais c'est...* Songea-t-elle, surprise.

Sous ses yeux dorés, elle put voir étalé sur le sol une bête; un loup, au pelage blanc comme neige. Il avait une plaie sur la patte arrière gauche, au niveau de la cuisse. Il semblait évanoui, mais comme les humains disent: ne réveiller jamais l'eau qui dort. Mais là, on aurait dit que l'autre loup était proche de la mort, car il devait avoir beaucoup d'infection provenant de la plaie; mais avouons qu'un loup c'est très très robuste. Alors Manako leva la patte avant droite, pour l'approcher prudemment du corps de l'autre animal canin. C'était juste pour tâter et, entre autre, le réveiller en douceur plutôt que de lui gueuler dans les oreilles. Mais à peine sa patte eut-elle frôlé le pelage blanc de l'autre animal que...

Blanc.
Noir.
Blanc.
Noir.
Les deux teintes se superposaient, s'alternaient, formant un néant grisé, comme une nébuleuse argentée où de fins éclairs de lumière passaient de temps en temps.
Blanc.
Noir.
Blanc.
Noir.
...
Seulement le noir. Un noir profond. Le noir de l'être.
Là, un loup blanc gisait sur les pavés retournés par les racines de l'arbre. Sur son pelage de neige apparaissaient plusieurs taches rouges, comme le sang tacherait la glace.
Noir.
Blanc.
Noir.
Blanc.
Blanc.
Blanc.
La lumière.
Un frôlement ?
La bête blanche se redressa instantanément, retroussa les babines et plia les pattes, prêt à sauter sur son adversaire. Un loup... ou plutôt une louve de taille moyenne, au pelage gris et blanc, et aux beaux yeux fauves.
Sa patte arrière, qui suintait de pus depuis plusieurs semaines, se remit à saigner abondamment, et l'animal tréucha, mais se remit douloureusement d'aplomb.

"Que... que me veux-tu ?"

Kiba grogna. La menace n'était pas perceptible, et il baissa sa garde. La louve n'avait pas l'air de lui vouloir du mal, aussi il ne poussa qu'un court grommellement. Il tremblait. Sa patte arrière ne le soutenait plus. Le loup abandonna, et s'écroula sur le sol. Il n'avait pas besoin d'aide. Oh non. Et celui qui le tenterait tout de même l'apprendrait très vite...

« Que... Que me veux-tu ? Demanda le loup au pelage blanc comme neige, tâché de rouge à cause du sang qui s'écoulait de la blessure.
- Rien de bien spécifique, disons que l'odeur de ton sang et ta propre odeur m'ont intriguée, je ne m'attendais pas à revoir un loup maintenant. Parce que ça fait si longtemps que je n'en avais pas vu... » Répondit la louve, toujours penchée vers l'autre animal canin, tandis que ce dernier tenait péniblement debout sur trois pattes, tremblant de douleur venant des suites de sa blessure.

Elle ferma les yeux alors, se souvenant douloureusement de ce qu'avait subit sa meute, elle n'avait rien compris et avait fui pour se cacher, elle n'était qu'un louveteau. Puis elle ouvrit les paupières en redévoilant ses yeux de couleur fauve; tandis qu'on pouvait entendre le loup blanc s'écrouler sur le sol, ça devait certainement lui faire trop mal que de tenir debout. Manako s'assit devant lui, n'essayant pas de l'aider, elle se doutait déjà bien en le regardant qu'il n'aurait de toute manière pas voulu de son aide. Elle le savait après avoir observé son hostilité lorsqu'elle l'avait à peine frôlé de la patte. Se tenant alors droite, elle le fixait avec insistance, tandis qu'il semblait exaspéré de se savoir autant observé. Mais elle n'en avait vraiment rien à faire.

« Qu'est-ce que tu viens faire dans ce trou perdu ? Tu es le premier autre loup que je vois. Et franchement, comment tu as fait pour te faire blesser si grièvement ? Les loups peuvent passer inaperçus tu sais... » Lui dit-elle alors.

Elle, ça allait encore, on la prenait pour un chien, mais lui, c'était impossible, il avait une trop grosse carrure pour passer pour le meilleur ami de l'homme. Car il fallait avouer qu'il avait l'air très costaud, d'où sa robustesse apparente, puisqu'avec une telle blessure, il semblerait ne s'être évanoui que peu de temps. Mais personne ne pouvait l'affirmer, ça. Enfin... Manako continua de le fixer avant de tourner la tête après avoir entendu un bruit inhabituel venant d'une autre direction, mais ce ne semblait pas très important. Elle re-détourna son attention vers le loup inconnu. Serait-ce cette odeur florale qui flottait en ville qui l'avait attiré ici, dans ce bled pourri ? Elle, c'était en d'autres circonstances, mais l'odeur de la fleur la coinçait ici, à cause de sa curiosité. Car elle aurait déjà pu partir, notre jeune louve, mais elle était restée, parce qu'il fallait qu'elle trouve d'où venait cette odeur intrigante.

[Bonnes vacances =) Profites-en bien x) ( c'est pas grave pour le fait que ce soit la dernière réponse avant un bout de temps, j'en prends pas compte de toute manière )]

La louve resta assise en faisant face à l'autre animal canin au pelage blanc, le regardant et l'écoutant alors qu'il lui répondait de manière agressive, parce qu'elle lui avait conseillé d'emprunter l'apparence humaine, mais cela semblait toucher l'honneur de l'autre bête. Son regard d'une couleur fauve semblait briller de colère rien qu'à évoquer cela. Mais Manako n'en fit rien.

« Tu rigoles, j'espère ? Je n'emprunterais jamais cette apparence répugnante à ces fourbes humains... C'est mon honneur de loup qui est en jeu. Me camoufler en tant qu'être appartenant à leur communauté... Ce serait comme me rabaisser à leur niveau... Lança-t-il.
- Jamais un loup ne sera au niveau d'un humain. Tu devrais le savoir, l'apparence ne compte pas. Tu es un loup, même sous forme humaine, tu resteras un loup. L'honneur dont tu parles ne sera pas touché. Mais je n'essaye même pas de te convaincre. Pour tout te dire, je n'ai jamais emprunté l'apparence humaine. Fit-elle. Ils me prennent pour un vulgaire chien, ce qui m'est égal; c'est à mon avantage. »

Il sembla réfléchir et raconta son périple ainsi que l'origine de sa blessure, il semblait se remémorer les détails tout en racontant cela. La louve resta assise, attentive aux dires de son congénère. Elle resta sans mot dire. Son regard parut intrigué alors qu'elle l'observa toujours. Elle baissa le regard puis le dirigea de nouveau vers l'autre loup. Il la questionna sur le pourquoi elle se trouvait ici aussi.

« Les humains sont cruels, ils croient que tout leur appartient et oui, ils aiment se sentir puissant en faisant du mal. J'en connais quelques uns; de brèves rencontres et esquives. Les 'chiens' errants ne valent rien et peuvent être maltraités, pour eux. Je ne pense pas avoir vécu la même chose que toi, mais c'est assez similaire, même si ce n'étaient sans doute pas les mêmes humains. Souffla-t-elle. Tu parles d'une odeur étrange... C'est bien d'une odeur florale, non ? Je l'ai sentie aussi, et c'est ce qui me retient ici. C'est un parfum qui me rappelle... Mon enfance. C'est une odeur délicieuse, cela me rappelle une certaine fleur. Dit-elle. Dis-moi, ton but, est-ce celui de la légende ? Trouver le Rakuen, le fameux paradis où les loups règnent ? »

Elle le regarda avec un regard animé d'une curiosité grandissante, ce loup; elle en avait la certitude, il n'était pas comme les autres qu'elle avait connu autre fois. Non, il n'était pas un paria, mais son but, son ambition, cela semblait trop différent de ce que les autres loups pourraient avoir. Elle pouvait presque le ressentir dans la fierté de ce loup blanc, ainsi que presque le voir dans son regard, ce regard où était logée une étincelle très vive d'ambition, elle pouvait le ressentir ainsi...

« Le Rakuen, tout le monde ignore s'il existe, Mais j'y crois, s'il y a toujours des loups, c'est qu'il y a un paradis. C'est pour ça que... Je le cherche. Mais je reste coincée ici, et ce, pour la même raison que celle qui t'a amené ici. Du moins, je pense. Est-ce que je me trompe en supposant cela ? »

Non, la louve avait vu juste. C'était bien ce parfum floral qui l'avait attiré dans cette ville. Cette odeur si printanière, aux relents éthérés, si délicate.
Les deux loups se contemplèrent longtemps. Les yeux bleu-vert de la femelle contrastaient magnifiquement avec sa robe blanche argentée, créant une atmosphère de quiétude. Mais l'odeur du stand de hot-dogs de Frezze City vint couper court à cette ambiance pleinement reposante. L'estomac du loup blanc protesta. Il lança un regard en coin à sa compagne, et déclara :

- Bon, j'imagine qu'on a plus le choix. Tu cherches la même chose que moi, apparemment. Je ne sais pas si ça peut servir, mais que dirais-tu de faire un bout de chemin ensemble ? Commençons par rendre visite à ce cher vendeur de hot-dogs...
Reste ici, si tu veux.

Kiba se releva péniblement. Sa patte arrière lui faisait toujours aussi mal, mais c'aurait été le comble de l'impolitesse de laisser cette dame le ventre vide. Il tenta de passer outre la douleur, et partit en direction de l'odeur répugnante.

[Désolé pour la longueur... Pas grand-chose à dire pour le moment, en fait]

[Pas grave, tu sais. La longueur ne comptes pas vraiment, pour moi du moins ^^]

« Bon, j’imagine qu’on a plus le choix. Tu cherches la même chose que moi, apparemment. Je ne sais pas si ça peut servir, mais que dirais-tu de faire un bout de chemin ensemble ? Proposa le loup blanc. Commençons par rendre visite à ce cher vendeur de hot-dogs… Reste ici, si tu veux. »

La louve hésita avant de dire quoi que ce soit, elle s’écarta juste de son chemin alors qu’il se dirigeait vers cette odeur répugnante qu’elle ne connaissait que trop bien. Manako ressentait bien qu’il essayait de passer outre la douleur qui lançait dans la patte arrière blessée, elle regarda s’avancer en boitillant à cause de la douleur… Elle s’avança pour être à sa hauteur et le regarder se forcer à rester debout et marcher.

« Tu ne devrais pas te balader comme ça tu sais… Je ne veux pas dire sous une forme de loup, mais avec cette blessure. Lança-t-elle à l’autre, sans vouloir lui dire de prendre une forme plus humaine, parce qu’elle avait ressentit dans ses paroles qu’elle n’arriverait pas à le convaincre de si tôt. C’est plutôt moi qui devrais te dire de rester ici, je te ramènerais quelque chose. »

Elle n’avait pas tourné sa phrase à la moquerie, non, juste qu’elle préférait qu’il se repose et qu’il ne risque pas de rencontrer des humains qui ‘chassent’ les chiens errants pour lesquels on pourrait les prendre, elle et lui. Surtout qu’il avait une grosse carrure, l’idéal pour le ‘trafic’ qu’elle avait déjà pu voir. Elle essaya de ne pas repenser à cet affreux spectacle. Elle se contenta de le regarder, attendant une quelconque réaction, qu’elle soit agressive ou pas.

La louve se doutait que d’un côté, il ne voudrait pas vraiment de son plein gré ce genre d’aide de la part d’une femelle, c’était bien un mâle, sensé être fort. Mais bon, même s’il ne voulait pas, elle aurait essayé de le stopper. Et elle savait que même blesser, il avait plus de force qu’elle, alors elle n’essayerait même pas cette manière là de lui dire stop. Elle jeta un regard à la blessure qu’il arborait, en patientant toujours pour une qulconque réponse qu’il pourrait lui donner après ce petit silence.

Il s'en doutait bien. La jeune louve n'allait pas laisser partir Kiba seul, il le savait pertinemment. Le looup blan rejeta quand même la tête en arrière, et continua d'avancer, il en allait de son honneur de mâle. malgré sa patte ensanglantée, il s'élança sans attendre une seconde de plus.

Les pavés de la ville étaient froids et durs, comme d'habitude. Kiba aurait aimé être surpris de les voir devenir tièdes et duveteux. Ils n'était pas entré dans la cité depuis bien longtemps, aussi se laissait-il guider uniquement par l'odeur primaire des hot-dogs. Instinctivement, il emprunta les petites ruelles, les plus étroites, que personne n'empruntait jamais. Si jamais il passait par les grandes avenues, tout le monde allait hurler et gémir de peut sur son passage, et cela ne lui plaisait pas.

Enfin, il arrivait à l'embranchement. A cet endroit-là, le loup n'avait plus le choix. Il était obligé de passer devant le stand, en plain milieu de la grande rue, pour récupérer au moins un sandwich. Mais, avec sa patte blessée, il serait impossible pour lui de courir assez vite pour semer les éventuels poursuivants qui se jetteraient à sa poursuite dès qu'il chiperait la nourriture. Indécis, il resta camouflé derrière la paroi de pierre froide, et s'assit pour réfléchir. La solution la plus évidente s'imposa à lui : prendre la forme d'un de ces êtres à deux pattes, ce qui était totalement contre son "éthique". Malheureusement, pour le moment, il n'avais pas d'autre idée. Mais la bête n'arrivait pas à s'y résigner. Il opta donc pour la seconde option, la plus dangereuse : foncer dans le tas, et voir ce qui se passerait ensuite. Courir aussi vite qu'il pourrait, on verra bien. Il passa la tête en dehors de l'étroit passage, et vérifia quand même si les personnes étaient nombreuses. Apparemment, il y avait là une vingtaine de personnes, dont des femmes et des enfants à la rue, assis en tailleur sur les pavés, emmitouflés dans les capes de tissu bouffé par les mites. Pas grand-monde, donc, mais il demeurait toujours un risque. Il tenta le tout pour le tout. La tête la première, il s'élança vers la camionnette blanche.

Alors qu’il partit, elle ne lâcha qu’un soupir qui aurait pu signifier ce qu’elle pensait de ce genre d’honneur que pouvait avoir les mâles. Mais bon, cela prouvait qu’il avait quand même peur pour l’indemnité de son honneur, s’il se retrouvait aidé par une femelle, alors cet honneur serait un peu rabaissé, ça, elle le comprenait bien. Mais la louve le suivit, aussi furtivement qu’elle ne l’avait jamais pu auparavant. Et elle sentait aussi dans l’air cette odeur de nourriture typiquement humaine et infecte: les hot-dogs… C’était de plus en plus proche, alors qu’elle suivait toujours le loup blanc à la trace. Puis il s’arrêta, comme semblant hésiter sur ce qu’il devait faire. Elle s’arrêta en parfaite synchronisation avec lui, elle recula même en faisant attention à l’endroit où elle mettait les pattes, pour l’observer et intervenir si besoin. De son regard jaunâtre et donc fauve, Manako examinait son nouveau compagnon appliquer ‘sa’ méthode pour obtenir de la nourriture, elle était curieuse de voir comment il allait s’y prendre, lui qui est assez hostile avec les humains.

La louve grise et blanche se permit d’avancer un peu, prudemment, vers l’autre. La camionnette blanche, qu’elle pouvait voir, était assez proche quand même. Mais quand elle ne fit plus attention, le loup blanc s’était élancé vers cette même camionnette. Elle resta là, comme si elle était en train d’assimiler l’information qu’elle voyait. Malgré sa patte blessée, il allait quand même vite, puis elle le vit clairement se dresser un moment, aussi longtemps qu’il le pouvait, pour voler l’un ou l’autre sandwich venant à peine d’être mis sur le grill. Mais vu la vingtaine de personnes présentes, elle était prête à parier qu’une ou l’autre de ces personnes allait le poursuivre…

Manako s’avança alors un peu, s’apprêtant à devoir courir aussi le plus vite possible où même à arrêter les poursuivants du loup blanc. Pour l’instant, ils ne faisaient que regarder l’énorme chien – à leur avis, il était un chien – blessé se jeter sur le grill presque en le renversant presque. Eux aussi semblaient être un peu plus long à la détente que leur habitude. La femelle osa japper, ou alors émettre ce qui ressemblait à un jappement, comme pour appeler l’autre. Allait-il devoir se précipiter et forcer sur sa blessure ? Elle ne pouvait guère le savoir, bien qu’elle regardait les humains pour anticiper une quelconque réaction plutôt agressive, alors que le vendeur semblait avoir été surpris et était apparemment tombé sur le cul, ce qui l’empêchait de bien voir le voleur.

Kiba n'avait pas vu la louve le suivre. Avec deux sandwiches dans la gueule, il courait à présent vers l'endroit où devait l'attendre la femelle. La douleur dans sa patte le lançait, mais la seule solution qui s'offrait à lui était de courir. Il avait de la chance, apparemment aucun humain ne l'avait réalisé assez assez tôt. Le vendeur de hot-dogs était complètement sonné, et n'avait pas encore percuté qu'il lui manquait deux échantillons de sa "précieuse" marchandise. Il tourna à l'embranchement au bout de la rue, et ralentit la cadence maintenant qu'il n'était plus en vue des humains. Au fur et à mesure, il ralentit de plus en plus, trottina puis s'arrêta complètement. Kiba suffocait. La plaie sur sa patte, qui avait un peu cicatrisé, s'était complètement rouverte, et saignait abondamment. Il n'était pas en état de courir encore longtemps.
Soudain, des cris retentirent au coin de la rue des hot-dogs. Le vendeur réclamait son gagne-pain, et les pauvres avait faim, et même s'ils étaient assez pauvres pour ne pas pouvoir se payer des hot-dogs, il se laçaient tout de même à la poursuite du loup blanc.

*Pas le choix*

Et il repartit dans sa cours effrénée. Maintenant qu'il s'était arrêter, recommencer à courir paraissait insurmontable. Et sa plaie saignait toujours autant. pour la première fois de sa vie, Kiba se demanda s'il allait s'en sortir ou pas. Sa seule motivation était bien médiocre : s'il arrivait à se sortir de ce foutoir, il allait pouvoir "déguster" ces sandwiches avec la louve grise, dont il ignorait toujours le nom... et cette envie de connaître le nom de sa nouvelle compagne lui offrit une meilleure raison de ne pas se faire attraper.

Manako avait perdu de vue l’autre loup, elle se sentait assez soulagée qu’aucun humain n’ait essayé de le poursuivre. Sans doute qu’ils n’avaient pas réalisé, puisque quand elle tourna le dos à la rue pour rebrousser chemin vers l’endroit où elle était sensée être restée, elle entendit ce qui semblait être le vendeur lui-même crier au voleur. Elle s’immobilisa un instant, car elle n’entendit personne courir, mais elle tourna un peu la tête et vit quelques personnes se relever, l’air mécontent. Elle se doutait bien de ce qui allait suivre et s’élança sur le chemin du retour, mais en ne le suivant pas vraiment.

Elle avait juste rebroussé chemin jusqu’à l’entrée de la ruelle, et décida de courir en la direction dans laquelle devait être le loup blanc, ainsi que ses poursuivants, évidemment. La louve grise courait, essayant d’aller le plus vite qui lui était permis. Puis elle arriva à l’entrée d’une seconde ruelle assez étroite dans laquelle elle se faufila aisément, elle vit du coin de l’œil le loup blanc, un peu à sa gauche, qui semblait peiner à courir de nouveau. De l’autre côté, elle pouvait déjà voir quelques humains, apparemment des hommes en majorité, lui courir après et ainsi tenter de le rattraper. Étonnamment, ils étaient assez rapide, ou le semblait parce que le loup inconnu s’était arrêté, car aucun humain ne peut rattraper un loup dans sa course.

La femelle semblait reprendre sa respiration, lentement, même si elle n’était que peu essoufflée. Puis lorsqu’elle vit l’humain le plus apte apparemment à attraper son compagnon momentané de route, elle s’élança sur lui, le faisant basculer et ainsi tomber sur le sol, tout en lui agrippant le bras fermement dans sa gueule, l’humain semblait apeuré et surpris de ne pas avoir vu l’autre espèce de ‘chien’ venir. Comme un seul homme, les autres poursuivants s’arrêtèrent en parfaite synchronisation, regardant leur congénère à terre, un animal canin sur lui et lui mordant le bras, sans pourtant essayer de le blesser. Manako, tout en grognant sur celui qu’elle avait attrapé, regarda les autres, l’air de vouloir les mordre aussi, tant elle avait l’air féroce pour eux. Elle pressa un peu plus le bras de l’homme sous elle entre ses mâchoires, c’est là qu’apparut un peu de sang, elle avait percé sa peau sous ses vêtements miteux.

Puis la louve le lâcha, alors que l’homme, paniqué à la vue du sang et hurlant qu’il allait attraper quelque chose comme la rage, s’en alla en rampant rapidement sur l’asphalte du sol pour s’en éloigner, arrivant aux pieds des autres qui reculèrent alors simultanément.
Les babines retroussées et les crocs couverts d’un peu de sang, Manako semblait leur faire peur alors qu’elle faisait mine d’avancer vers eux. Certains avaient déjà détalés comme des lapins de garennes tout en poussant un petit cri efféminé. Les autres s’en allèrent plus lentement, plus prudemment, regardant à maintes reprises derrière eux pour s’assurer qu’elle ne leur sauterait pas dessus alors qu’ils lui faisaient dos.
Aucun d’eux n’avaient sorti d’arme, mais vu la pauvreté apparente dont ils faisaient preuve, elle pouvait comprendre qu’un couteau quelconque ou qu’une arme à feu était trop cher pour eux. Elle se tourna vers le loup blanc, les poils ne s’hérissant plus et le regard moins effrayant, elle avait l’air plus… douce aussi.

Son regard doré se posa sur la blessure bien saignante de l’autre, tout à l’heure, c’était un peu cicatrisé, mais à courir comme il l’avait fait, elle s’était ouverte de nouveau. La louve grise et blanche le fixa un instant, avant de s’en approcher, prudemment tout de même.

« À part ta blessure, tu n’as rien ? » Lui demanda-t-elle. Sa voix montrait une pointe d’inquiétude quand même, mais c’était comme une voix que l’on prend pour réprimander un enfant, ce qui n’était pas faux. Mais Manako, en toute bonne femelle, ne voudrait pas s’attiser les foudres du mâle…

Sur le coup, Kiba n'apprécia pas du tout le ton "maternel" sur lequel la jeune louve s'adressa à lui. Mais, bien vite, la chaleur un tant soit peu inquiète du regard doré braqué sur sa blessure eut sur lui un effet hypnotique.

"Non, je... Je ne crois pas."

Il tenta de se relever. La plaie s'étant rouverte, l'opération ne se déroula pas sans difficulté. Malgré tout, le loup blanc finit par tenir plus ou moins bien sur ses quatre pattes, et parvenait à marcher, même en boitant. Après sa courte rééducation, il lança un regard plein de questions à la louve grise, et poussa du dos de la patte vers elle un des hot-dogs qu'il avait dérobés au stand du marchand.

"Bon, après tout ce mal qu'on s'est donnés, j'espère que tu as de la place."


...


Le crépuscule approchait. Les nuages se teintaient de rose et les bâtiment gelés reflétaient la lueur orangée du soleil couchant. C'était bien le seul moment de la journée ou Freeze City paraissait belle. Assis côte à côte devant le grand arbre à moitié recouvert de gel, Kiba et sa compagne contemplaient le spectacle depuis les premières loges.
Une fois la lune apparue dans le ciel, le loup blanc se leva, et passa quelques coups de langue sur la plaie à peine cicatrisée.
Une fois sa tâche accomplie, il détourna son regard vers la femelle, et déclara :

"Et maintenant, que comptes-tu faire ?"

Pas de réponse. Mais Kiba ne s'avoua pas vaincu.

"A présent, je vais quitter la ville. Je sens que le parfum s'éloigne, alors je vais le suivre. Je ne vais pas te forcer à m'accompagner, tu fais comme tu veux. Mais sache que j'ai été très heureux de te rencontrer."

Il détourna rapidement les talons et tenta une sortie de scène magistrale, affaire difficilement réalisable lorsqu'on a une patte lacérée. Mais, rapidement, il se rappela qu'une chose n'avait pas encore été dite.

"Au fait... Je ne connais toujours pas ton nom."

La journée s'était vite passée, la louve était restée avec le loup durant cette même journée. Le crépuscule, le moment où le soleil teintait le ciel d'orangers bien distincts alors que cette lumière se reflétait sur la couche de neige des bâtiment. Ils étaient remontés là où était l'arbre, restant devant pour observer ce coucher de soleil. Manako observait la lumière de l'astre se couchant, comme si elle n'avait jamais vu de pareilles choses. Mais avant, quand elle le regardait, elle était seule... Seule en tant que louve, car il y avait malgré tout l'humaine, mais ce n'était pas du tout pareil. Pour finir, la nuit s'installa, plus rapidement qu'elle n'aurait cru. La louve grise et blanche regarda celui au pelage d'un blanc de neige lorsque ce dernier prit la parole. La femelle ne lui répondit pas de suite, pour cela, il continua de parler. Il reparlait du parfum, celui qui semblait moins présent dans la ville en ce moment qu'en début de journée. Manako l'avait senti aussi. Elle baissa les oreilles en entendant ce que l'autre disait.

Elle ne lui répondait toujours pas, alors qu'il s'apprêtait à partir. Il tenta de sortir magitralement de la 'scène', mais ce fut une chose peu facile à cause de sa plaie. Puis il s'arrêta pour la regarder. Il demanda son nom. C'est vrai, elle n'avait pas dit son nom, lui non plus. Parfaits inconnus, pourtant rapprocher par l'espèce et la 'situation'. Alors que Manako avait baissé le regard auparavant, elle le releva vers lui, redressant aussi ses oreilles, comme si ça l'interpelait un tant soit peu.

« Je ne connais toujours pas le tien, non plus. » Lui répondit-elle, d'une réaction amusée.

Puis elle s'approcha de lui, marchant donc en sa direction, elle le regardait. Fixement, de manière qui pouvait perturber plus d'un. Mais la louve ne montrait rien d'hostile envers son congénère.

« Je me nomme Manako, pour ma part. Dit-elle. Et toi, tu dois bien avoir un nom aussi... Ce serait fort sympathique de me le révéler tout de même... »

Son expression laissait voir que ce qu'elle demandait était évident, ou lutôt qu'elle montrait qu'il était évident de se présenter avant de demander à quelqu'un de se présenter. Mais les politesses, elle n'en connaissait que peu et n'avait pas à donner de leçons de ce côté-là. Elle pencha un peu la tête vers la gauche avec ce qui s'apparentait à un sourire qui s'affichait sur ses babines.

« Pour ce qui est de suivre ta route, donc de t'accompagner. Pour quoi pas ? J'aurais plutôt horreur de croupir ici alors autant voyager un peu. Lui dit-elle, avant de murmurer comme un secret que lui seul entendrait. Très heureuse de t'avoir rencontré aussi. »

Sa dernière phrase était prononcée dans ce murmure mais suligné d'amusement, de sa part.

"Je... je m'appelle Kiba..."

Le loup blanc semblait un peu abasourdi de l'approche de la femelle, même si, au fond de son être, il avait espéré de tout son coeur que la louve partirait avec lui. Une vague de chaleur s'empara de son corps, au moment où elle déclara qu'elle l'accompagnerait dans son périple. Lorsque la nouvelle baptisée Manako se planta devant lui et lui susurra ces quelques mots à l'oreille, Kiba se sentit rougir sous son pelage, si tant est que les loups rougissent.

"Eh... Eh bien... Je pense que ce ne serait pas une mauvaise idée si nous partions... maintenant."

Silence. Un silence qui voulait tout dire. Leur voyage venait de commencer.

[Je vais faire une ellipse là, si ça ne te gêne pas. je continue donc dans les Plaines.]