Retour en ville ~

Solitaire

Cela faisait peut être 6 mois qu'Hige n'était pas revenue en ville. Il avait erré, au gré de sa faim, dans les montagnes vierges et froides, de l'autre côté de Freeze city. Là-bas, il avait pris l'habitude de suivre la moindre odeur dont il ne connaissait pas la provenance. Il avait pris l'habitude de garder sa forme de loup, et de scruter l'horizon. Les lumières lointaines de la ville, les bruits de cette dernière qu'on pouvait encore entendre depuis les hauteurs.
Mais cela faisait quelques temps qu'il pensait à revenir. L'impression de tourner en rond l'avait ennuyé, et il pouvait sentir l'odeur d'un souffle nouveau, derrière les hauts murs de la vieilles villes. Quelque chose là-bas semblait l'appeler, comme si sa prôpre maison s'y trouvait. Une sensation reconfortante et agréable qu'il avait du mal à expliquer.
Depuis une semaine, il marchait donc dans cette ambition : ré-intégrer la ville, et peut être y trouver un but.
Hige avait dabord traversé le mur, puis était passé par le conduit des égouts; l'idée de reprendre une forme humaine ne l'avait même pas effleuré. Il voulait se faire petit. Miniscule. Comme un fantôme, il voulait surveiller la vie dans les rues, sans en faire parti. De cette manière, il s'était retrouvé dans un quartier animé, où une importante odeur de saumon fumé régnait. Toujours sous sa forme de loup, il zigzaguait entre les stands et restaurants, chippant tout ce qui était comestible. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas autant mangé.
Il sentait sur lui des regards inquiets, et entendait les murmures des corbeaux :

"-Tss, encore un... Ils se croivent chez eux, ces charognards ?"

Hige s'échappa alors dans une petite ruelle, escalada à coups de petits bonds les deux murs rapprochés, et se posa dans l'ambrasure d'une large fenêtre noire.
Là-haut il pu sentir une légère brise, balayant les odeurs de nourriture... Et il hurla. Non, pas très longtemps, c'est sur ... Un simple hurlement, une ovation à la lune. C'était comme si... une attirante senteur de fleur lui faisait tourner la tête.

De ce fait, il mit du temps à sentir la présence, près de lui, d'une odeur familière ...