Manako, éloignée des autres loups qu'elle avait rencontré auparavant et de la fille-fleur, traquait un petit animal qu'elle avait repéré plus tôt, le regard doré planté au dessus d'un trou, en train de creuser. Oh oui, tentative désespérée d'une affamée, enfin. La louve grise et blanche prit à peine attention à ce qu'elle entendait autour d'elle, jusqu'à ce qu'elle entende des coups de feu, encore, lui remémorant la nature de l'homme... L'Homme craint ce qu'il ne comprend pas, et il ne comprend pas qu'un loup soit un loup. Alors, les oreilles dressées sur la tête et faisant quelques pas en arrière, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'un loup... Ou plutôt une louve, vint se réfugier derrière elle, alors que les cris d'hommes se rapprochaient, hurlant à tord et à travers.

« Que ? » Émit la louve grise et blanche, avant de repenser à la situation, le temps n'était pas à la curiosité.

Tournant la tête vers l'inconnue, Manako parut confuse, plissant ses yeux d'un beau doré, avant de hérisser ses poils en se tournant vers les humains, montrant les crocs et paraissant ainsi très menaçante. Mais animal apeuré veut dire animal dangereux, c'était la raison de la plupart des attaques des loups envers les hommes, de l'auto-défense, plutôt. Des grognements émis du plus profond de la gorge et le regard braqué sur ces personnes, la louve sauvage s'avança vers eux, d'un pas, puis deux... Avant de s'élancer contre un des hommes qui tira une balle dans le vent par réflexe, alors qu'il perdit l'équilibre à cause de l'animal qui l'eut poussé pour qu'il perde l'équilibre, parmi ses congénères qui l'empêchèrent de tomber, vérifiant qu'il n'était pas blessé. Manako, dans cette opportunité de s'échapper, jeta un regard à l'inconnue, comme pour lui dire 'alors, tu te grouilles ?' alors qu'elle n'était toujours pas loin, semblant justement attendre l'intéressée, au risque de se prendre des balles.

Et puis elle pensait aux autres, si ces humains la traquait... Manako s'imaginait déjà le pire, alors que dans les alentours de ce lac, la jeune louve était prête à se cacher dans la végétation environnante, même si elle était prête... à vraiment se défendre, ce qu'elle détestait faire. Car pour se défendre dans la nature, c'était manger ou être mangé. Tel un chien, Manako jappa comme pour interpeler l'autre louve, on aurait vraiment pu la confondre avec un chien, mais après tout, Manako avait été recueillie comme un chien, mais elle n'avait jamais oublié qu'elle était un loup. Bien qu'elle ne retroussait plus les babines, elle gardait les poils hérissés, comme pour mettre en garde les humains, même si, armés, ils n'y prendraient pas garde.

Ah, si sauvage.

Manako regardait un peu aux alentours, comme toujours sur ses gardes, pourtant elle ne l'était plus tant. La louve regardant l'autre inconnue qui la remerciait, avant de laisser tomber son regard sur la patte ensanglantée. Cela lui rappelait lorsqu'elle avait rencontré le loup blanc, qui était lui aussi blessé, par les hommes également. S'autorisant à s'asseoir, la louve blanche et grise observait l'autre, qui avait aussi ses particularités... Elle était blanche. Et ses yeux, ils avaient cette couleur particulière, rouge.

« Je te remercie... Euh... Tu t'appelles ? Fit l'autre.
- Manako. Et toi, tu te nommes ? » Retourna ainsi la questionnée, toujours en détaillant l'autre du regard.

Ce n'était pas très poli mais cétait habituel, de faire ça. Ainsi elle pouvait retenir son apparence de par ses particularités et la reconnaître autant à l'image qu'à l'odeur unique à chacun. Et présentement les particularités étaient particulièrement rouges, à ce que Manako pouvait voir en ce moment, les yeux et sa patte blessée.

« Tu sais vraiment courir avec ça ? » Sembla s'inquiéter la louve sauvage, en oubliant même le pourquoi elle avait été amenée ici, avant que son ventre ne le lui rappelle par de gros gargouillements pas trop discrets, ce qui la fit rougir, autant qu'un loup puisse rougir sous sa fourrure.

Et elle en avait perdu la trace des autres, mais quelque part, elle ne s'inquiétait pas, elle avait assez d'instinct pour la trouver, en effet. La louve était totalement confiante en ses sens et ses camarades, peut-être un peu trop, mais elle avait ce sentiment qu'elle pouvait donner autant de confiance d'une telle manière, c'était comme ça, elle le ressentait juste comme tel.

« Dis-moi, comment as-tu été amenée à te faire pourchasser de la sorte ? Tu n'es apparemment pas assez prudente à ce que je constate. » Demanda la louve grise et blanche.

Alors que Sasukiko, un nom original soit dit en passant, venait de terminer la conversation, elle regarda vers les humains, une balle fusait vers Manako mais l'autre louve se mit devant elle, se la ramassant dans l'épaule, à l'étonnement de la louve grise et blanche qui bondit sur ses pattes, étant assise auparavant. Les poils de nouveau redressés tout le long de l'échine, ses yeux dorés regardant en direction des humains, il n'y avait pas trente-six solutions, il faudrait s'en aller. Cependant la louve blanche semblait ne pas être en état de courir encore une fois, Manako baissa les oreilles alors que les hommes se rapprochaient encore et toujours aussi dangereusement, braquant leurs armes...

« Peut-être que si tu reprenais ta forme humaine j'aurais plus facile pour te transporter, Sasukiko. » Fit la louve plus sombre, en regardant sa congénère.

Et les autres étaient peut-être aux alentours, alors en poussant Sasukiko pour qu'elle ne se prenne pas de balle, alors que Manako s'abaissait dans son geste pour éviter de même, à cette pensée, elle leva la tête au ciel et leva une patte, toujours un petit tic qu'elle avait, avant de hurler un bon coup, pour avertir les autres où elle était et qu'elle avait peut-être (sans doute?) besoin d'eux, en espérant qu'ils entendent. Puis, s'abritant un instant derrière un arbre pas très gros, elle regardait Sasukiko, comme pour lui rappeler ce qu'elle avait dit plus tôt. La louve grise et blanche semblait plus que pressée de partir, qui ne le serait pas dans une situation pareille ?

« Si tu veux rejoindre le Rakuen de cette manière, c'est comme bon te semble mais tu feras le voyage toute seule, on ferait mieux de déguerpir et vite ! » Aboia littéralement Manako, pour couvrir un coup de feu qui venait d'être tiré apparemment par un myope vu à quel point c'était à côté...

[HRPG ; Peut-être qu'il faudra attendre une réponse de Kiba et tout le reste de la bande après ta réponse, comme tu as lancé un appel de détresse. ^-^]

[Oui, sans doute ^^]

Manako parut déstabilisée un instant par les dires de Sasukiko, avant de la prendre sur son dos alors que l'autre venait de reprendre sa forme humaine. Et après une petite 'course', les deux atteignirent l'autre côté du lac, où les hommes ne les avaient pas suivies. Au bord de l'eau claire, Manako restait aux aguets, toujours prête, tournant la tête au moindre bruit, même si ce n'est qu'un oiseau qui passait par là. En parlant d'oiseau, Mana' n'avait toujours rien à se mettre sous la dent, mais le temps n'était pas à ça. La louve grise et blanche regardait l'autre, de son regard perçant et d'or, prenant d'abord attention à la blessure à l'épaule, pourquoi avait-elle fait cela ? Certes, il y avait le fait de garder l'espèce en vie mais... Elle aurait pu se sauver en ne connaissant que son prénom. Enfin.

« Dans la légende, le Rakuen est un endroit que les loups ouvriront, ainsi le monde mourra. Mais le loup seul ne le peut pas. Il faut... Une fleur de lune. Conta alors Manako, regardant l'étendue d'eau. Si la légende serait fausse, pourquoi il y aurait-il cet instinct qui pousse les loups à chercher ce paradis ? Pourquoi aurait-on la fille-fleur avec nous ? Pourquoi serais-tu là, toi ? »

Question très pertinente et existencielle, pourquoi étaient-elles là, toutes les deux, en vie ? Manako regardait l'eau, ce que l'on appelait la source de vie, mais dans ce monde glacé, bien que les loups ne craignaient pas le froid, l'eau se faisait rare, pourtant ce lac était encore liquide et non gelé. La grise et blanche regarda le ciel, sans hurler cette fois, elle espérait juste que les autres l'aient entendue dans sa détresse, et remarquez que la situation pouvait dégénérer à tout moment. Manako regardait l'autre louve, observant toujours ses yeux rouges si particulier, seule couleur dans ce blanc immaculé, ou presque, s'il n'y aurait pas eu ce sang.

Hige rodait... Il rodait parce qu'il avait faim, parce que la ville était loin.. S'il avait eu plus de volonté, surement se serait-il lancé, seulement Hige en était dépourvu.. Ainsi, il ne se lançait pas, il restait là, hagard; il rôdait.
Il avait pourtant songé à y retourner - sous forme humaine, il est si facile d'illusioner ces êtres imberbes, tellement enfantin de s'y nourrir- mais le fait est que la ville était loin, vraiment loin... Trop loin pour un loup comme Hige qui, d'un calcul rapide, avait compris qu'une petite chasse sauvage était moins fatigante qu'un allé à travers les égouts putrides du dôme recouvrant la ville la plus proche.

Soudain, une piste... Sous la terre humide, mélange de boue et de vieille feuilles en décomposition, le loup brun pouvait le sentir, une présence apeurée directement sous ses pattes, l'odeur angoissée du lapin qui, fatalement, devine que son heure approche...
Hige n'attend pas, il fait un bon au dessus du terrier senti précédemment, l'écrase de ses lourdes pattes, engendrant l'effondrement du refuge souterrain... Et dans la même demi-seconde, voit -non sans surprise- le lièvre sortir à vive allure de son trou, commençant son combat pour sa survie.
Dans le même mouvement, l'imposant loup enchaîne de longues et lourdes foulées, faisant trembler les terriers alentours, terrorisant les mulots, taupe, rats, chouette restés caché devant ce spectacle de mort ...
Le lapin, léger et rapide ne fera pas le poids devant la masse musculaire du corps élancé et puissant de la bête... Et ainsi finira par rapidement se faire rattraper... Déjà Hige penche sa tête et ouvre sa gueule, prépare ses crocs à briser la nuque du lapin fragile...
C'est alors que, soudainement, un élément inattendu perturbe la course du mâle.. Le déconcentre, désynchronise ses mouvements... C'est un hurlement! L'appel au secours d'une louve, impossible de se tromper!
Le petit lièvre, prenant conscience de cet instant de faiblesse, en profite pour changer de direction brutalement... Ce que l'instinct aiguisé du loup remarque à temps, de nouveau concentré. En une fraction de seconde, et d'une forte accélération suivie d'un dérapage au ras du sol, Hige, aveuglé par la poussière qu'il soulève, tente à l'aveuglette, mais non sans précision, d'attraper le col de sa proie...
Le loup, entrainé par sa vitesse et son dérapage incontrôlé roule, patine, glisse et se racle au sol sur quelques bon mètres... Ouvrant les yeux devant un spectacle quelques peu inattendu : deux louves, Manako et une inconnue, le fixant, probablement... surprise?
Hige, se relevant tout en s'ébrouant, tente un sourire triomphal, pour le moins ravageur... : la bouche pleine du cadavre encore chaud d'un lapin peu chanceux.

Bingo.

Un être familier débarqua alors, dans une entrée plus ou moins originale, alors que Manako eut sursauté de surprise. Reconnaissant l'apparence et l'odeur de l'autre canis lupus qui venait de faire son entrée, Manako ne put s'empêcher de faire une espèce de sourire sur ses babines, alors qu'en plus elle constatait que ce loup devait sans doute se trouver très proche, pour être arrivé si vite, bien qu'apparemment il était pris dans une autre occupation, il chassait. Alors lui aussi s'était séparé des autres, pourquoi donc ? La question titillait l'esprit de la louve grise et blanche qui s'approcha d'Hige, loup imposant mais aussi doux qu'un agneau. Mais ne jamais réveiller l'eau qui dort, comme disent les humains, est bel et bien véridique dans son cas, pensa la jeune femelle.

« Hige ! Mais... Je te pensais encore avec le groupe... Et comme je vois, tu penses toujours à ton ventre ! » Dit-elle sur le ton de la plaisanterie, ayant appris à connaître Hige, qui ne se cachait pas de penser à son estomac de temps en temps, mais cela ne faisait-il pas partie de son charme ? À cette phrase, Manako répondait donc à la précédente question de Sasukiko.

Manako donnait vraiment l'impression de dire qu'il n'y avait rien à craindre d'Hige, il était juste un adorable loup sur qui l'on pouvait compter. Mais le bruit de l'eau attira l'attention de la jeune louve qui regarda donc en la direction indiquée, une de ces armes humaines. Elle donnait soudainement un air plus méfiant, alors qu'elle regardait au alentours, ce n'était vraiment pas sûr, et sans doute Hige comprendrait qui avait hurlé de détresse plus tôt.

« Je pense qu'on devrait remettre les présentations à plus tard, ce n'est vraiment pas le moment avec des humains à nos trousses. Je pense qu'on devrait encore s'éloigner de cet endroit... non ? » Débita-t-elle, regardant ses deux compagnons, particulièrement Hige, qui avait toujours la proie en gueule. Un bien maigre butin, mais c'était toujours mieux que rien.

Hige observait la scène sans réellement comprendre. D'abord il y a avait cette autre louve, blessée à l'épaule et à la patte, traînant une infime odeur... D'hommes ? Etrange, cependant cela ne perturba pas plus le grand mâle, incapable de soupçonner une si charmante louve.
Et puis Manako, qui encore une fois tombait très mal : pendant la chasse, ce qui faisait encore passer Hige pour un bel affamé.
Toute fois, cette dernière n'avait pas tord sur tout la ligne : effectivement, Hige avait perdu le groupe, c'était il y a un bon moment déjà... Dans la neige, il y avait eu un accident... Hige ne se souvenait pas de tout, seulement que l'odeur fleurissante de Cheza avait diparu.


« Je pense qu'on devrait remettre les présentations à plus tard, ce n'est vraiment pas le moment avec des humains à nos trousses. Je pense qu'on devrait encore s'éloigner de cet endroit... non ? » avait lancé Manako.


Hige ne comprenait pas : des humains, ici? Peut-être était-ce lié à l'odeur insignifiante que l'inconnue portait avec elle... Un affrontement avec ces derniers devait en être la cause.
Puis le mâle sentit quelque chose, une présence, un regard... ? Ou ça ? Il observait avec vivacité tous les recoins suspects... Puis il vint à l'eau, oui, quelque chose n'allait pas...
Avec assurance, il se plaça entre le lac et les louves, posant entre ses pattes sa proie fraichement attrapée, tout en tournant le dos aux femelles.. Il avançait, la truffe au sol, les oreilles dressées, autour du point qui le faisait douter...

« - Je ne sais pas ce qui s'passe, en tout cas mes chéries, je crois qu'il est déjà trop tard...»

Il disait cela sans quitter le lac des yeux, le poil dressé, accompagné de graves grognements... Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire...

Manako ne suivit pas du tout ce qu'il se passait, c'était allé vite, puis ils se retrouvèrent dans une espèce de grotte. Mais la jeune louve détestait être trempée, elle aimait l'eau mais pas la conséquence d'être mouillée, alors elle se secoua, ce qui ne fit qu'éclabousser les autres et à peine la sécher, puis de nouveau comme pour lui rappeler le vide de son estomac, ce dernier décida de se faire entendre et de gargouiller de nouveau, ce n'était pas réellement le moment et Manako tenta de ne pas y penser, baissant cependant les oreilles comme lorsqu'elle était mal à l'aise... C'était un peu le cas. Enfin, la jeune femelle grise et blanche regarda les autres en gardant le silence, comme si elle ne savait pas quoi dire. À vrai dire, il n'y avait rien à commenter, rien à dire. Quelque chose semblait vraiment clocher, en sachant que l'Homme est inférieur au loup, en voyant trois de cette espèce, ça devrait être intimidant, pourtant ils semblaient tenir à les pourchasser. Un petit manque de logique, même en sachant que leurs armes étaient dangereuses.

Manako se rapprocha d'Hige, qui lui était le plus familier des deux, dans la précipitation, il avait perdu sa proie, apparemment. Puis elle passa sa tête contre son cou, en guise de retrouvailles manquées parce que ce n'était pas le moment. Ce n'est toujours pas le moment, mais bon...

« Ne prends plus le privilège d'utiliser le mot "chérie". Lui dit-elle, sans pourtant protester aussi fortement qu'elle aurait pu le faire. Cependant je dois avouer, tu m'as manqué. »

Même si ce n'était pas depuis si longtemps qu'ils s'étaient séparés du groupe, mais c'était juste à cause de... Manako avait même oublié la cause de la séparation du groupe, sans doute s'étaient-ils simplement perdu de vue et puis ils en avaient même perdu l'odeur de chacun, malgré l'odorat si fin dont se vantait souvent Hige. Enfin, Manako tourna son regard doré vers Sasukiko, la seule blessée des trois loups qu'ils étaient, eny repensant, la louve grise et blanche réalisait que c'était depuis que la louve blanche était présente que les hommes aussi, un hasard... bien louche.
Elle dressa les oreilles, restant aux aguets, même si cet endroit semblait plus tranquille, jusqu'au moment où ce ne le sera plus tnat que ça.

Manako observa alors la nourriture qui lui était offerte, c'était pourtant sous l'étonnement qu'elle observait les cadavres ramené par Sasukiko. Même blessée elle restait une excellente chasseuse, et bien. La louve grise et blanche observa la louve à plusieurs reprises avant de finalement renifler la nourriture comme si elle s'en méfiait, avant de mordre à pleines dents dans la chair d'une des bestioles. Ainsi elle donnait cette image stéréotypée du loup, les canines et les babines teintées du sang de sa victime, les humains et leurs peurs, leurs craintes parce qu'ils ne comprennent sans doute pas la notion de survivre comme les loups le font.

« Je te remercie, Sasukiko. » Prit le temps de dire Manako, avant de reprendre son repas, semblant pourtant en profiter, comme si c'était son dernier repas...

Comme si Manako savait que c'était une possibilité à envisager -techniquement elle savait cela- mais sans doute ne savait-elle pas que c'était très proche d'être le dernier. Mais, les oreilles pivotant au gré des bruits, la jeune femelle jeta un coup d'oeil vers l'autre loup qui, lui, avait un étrange collier. D'ailleurs Manako ne lui avait toujours pas demandé ce qu'était ce collier, d'où il venait. Elle avait oublié de lui demander tant de choses... Manako se stoppa de manger, se ralléchant les babines, d'un air réellement affamé. Cela lui donnait réellement un air sanguinaire, ce sang sur ses babines, cet air affamé...

« Mais... Tu leurs a montré que les loups se changeaient en humain bien avant ce qui s'est passé plus tôt ? Quelle grosse erreur de ta part. » Gronda Manako, repensant à ce qu'avait dit Sasukiko, la louve grise et blanche semblait lui en vouloir, à cause du fait qu'elle mettait l'espèce en danger bien plus qu'elle ne l'était déjà.

Puis elle regarda Hige, comme s'il devait dire quelque chose sur la situation...

Trempés dans la grotte, plus ou moins serrés et, il faut bien le dire, pris au piège dans un souterrain humide probablement sans autre issues, Hige commençait à se demander ce qu'il faisait là... Plonger dans l'eau aurait été la dernière chose à laquelle il aurait pensé pour fuir ces hommes, qui, selon les dires de la louve inconnue, en aurait après elle... Et tous les loups, depuis qu'ils auraient vu la femelle sous son apparence humaine.

Puis, le grand mâle fut surprit de l'attention que lui porta Manako, une tendresse inattendu, mais non moins appréciable... Alors il avait réellement un charme capable de toucher une louve si imprévisible ?!

« Ne prends plus le privilège d'utiliser le mot "chérie". Lui dit-elle, Cependant je dois avouer, tu m'as manqué. »

A ces mots, Hige n'eut le temps de répondre que par un léger balbutiement car déjà la louve blanche revenait avec assez de viandes pour nourrir toutes les gueules.
Mais Hige pouvait parfaitement passer au travers de sa faim, en réalité il ne supportait plus de rester immobile dans cette cachette, cela ne correspondait pas à sa nature de loup... Ainsi, il s'approcha de l'avancée d'eau qui conduisait à l'entrée de la grotte...

« - Ils sont là, à l'exterieur... Et je ne compte pas mourir dans ce trou à rat. Manako, suis moi... Et toi, louve, peu m'importe qui tu es, je ne te conseille pas de rester cachée dans ce lieu comme un vulgaire clébard... Tu viens avec nous.. ? »

A peine avait-il dit cela que des coups de feu claquèrent partout sur les parois... Manako et Hige s'en était tirés par reflexe, ils étaient à présent cote à cote, sautant de roches en roches au dessus du sol duquel était apparu mystérieusement de nombreuses piques... Puis des filées étaient tombés, attrapant dans le même lot Manako et Hige, et plus au fond la jeune louve inconnue...

« - Bande de bâtards! S'ils croient que des fils vont nous arrêter; sales chiens galeux! »

A l'aide de ses pattes, il retenait les filets au sol, puis d'un coup de mâchoire, Hige tentait de déchirer les mailles, qui lui griffaient la truffe et le museau. Une fois délivré, il s'aperçut que Manako était déjà dehors, mais n'eut pas le temps de réfléchir à quand elle s'en était échappé car les humains approchaient, et il y a avait encore l'autre louve, qui n'avait pas l'air de chercher à se sortir de son piège..
Sans attendre, il se jeta au cou du premier homme, lui déchirant l'œsophage et le bas duvisage... Ses crocs s'enfonçaient d'abord à travers la peau et les veines saillantes, puis au travers des cartilages et des os.. le mâle ne cherchait plus qu'à passer au travers de la gorge de sa victime, la briser en deux. D'autres hommes s'emparèrent de leur carabines, pour tirer à l'aveugle sur tout ce qui bougeaient; des balles ricochaient sur les parois, cela faisait un bruit fou.
A peine Hige en avait fini avec l'une de ces créatures, qu'il courrait déjà, les crocs en dehors, afin de briser d'un coup sec les tibias des hommes; le loup entendait l'os se briser, il le sentait se fendre entre ses dents acérées, il voyait ses jambes, les unes après les autres, se tordrent... Et quelque fois, son oeil s'attardait sur un corps, se contorsionnant de douleur... La plus part ensanglantés, presque éparpillés, puis il aperçut Manako, non moins peintes de sang humain; cela lui couvrait le poitraille d'une substance rouge épaisse...

(Je suis modératrice, mais je n'ai pas la permission de modérer ton message, je n'ai pas le bouton supprimer qui s'affiche...)

Tout cela se passait très vite, les pièges, les piques et les filets, Manako se contentait de suivre le seul mâle présent pour en réchapper, avant qu'un filet ne leur tombe dessus, mais Hige ne tarda pas à le défaire, pourtant la louve était la première sortie de ce piège...
De l'action et en masse. Ou plutôt... Un carnage ? À l'instinct, friand de liberté, avide de s'en sortir, les deux loups qu'étaient Manako et Hige n'avaient pas réfléchi et s'étaient jeté dans le tas, immobilisant la plupart des humains, les désarmant et pour certains, les tuant. Manako, ainsi, s'était fait recouvrir de sang sur son poitrail habituellement gris, à cause des projections. Son coeur s'étaient emballé à cause du stress et elle avait eu une montée d'adrénaline avant la chute de cette dernière. Les cris et autres bruits brillaient les tympans de la louve grise et blanche, qui regarda après l'autre louve, qui ne semblait pas vouloir s'échapper, que c'était étrange, alors que les filets n'avaient pas résisté longtemps. Les oreilles dressées sur la tête et le regard vif, elle n'eut pas le temps de tourner la tête qu'un humain l'attrapa, enserrant son cou avec son bras droit, tentant de tenir la gueule fermée avec sa main gauche, l'homme mettait son poid pour la maintenir couchée.

Et malgré sa force, Manako n'arrivait pas à le dégager d'elle, grognant à tout bas, bougeant la tête en cherchant à l'assommer d'un coup et cherchant à se défaire la gueule de cette main trop serrante à son goût. La louve étaient piégée, son regard tomba sur celui d'Hige, tandis qu'elle tentait de se dépéter toute seule. Retroussant les babines dans un air intimidant, cet air hostile n'allait vraiment pas à Manako, qui l'espace d'un instant, réussit à défaire sa mâchoire puisante de l'étreinte, en profitant pour mordre le bras libre de l'homme, qui resserra l'étreinte de son autre bras autour du cou de l'animal, cherchant à l'étouffer. Ainsi, la louve grise et blanche se faisait tant étouffer qu'elle ne lâchait pas prise, le goût dégueulasse du sang humain qui pénétrait sa bouche, alors qu'elle sentait sous ses crocs les tissus qui se déchiraient.
Les hommes n'étaient vraiment pas des animaux de coeur, maintenant ils le prouvaient encore alors qu'ils n'avaient plus à le prouver.

La louve manquait de souffle.

Tandis qu'Hige était occupé à assurer la sécurité de Manako pendant qu'elle se remettait de son étreinte mortelle, il aperçut la louve inconnue se battre contre un humain, le plus grand... Celui qui semblait dirigé tous les autres; le chef. Soudain, le mâle la vit se faire projeter contre la paroi de la grotte, elle avait apparemment du mal à se relever.
Il allait pour se jeter sur l'homme mais un autre fit son apparition au milieu; Hige ne chercha pas à l'éviter, il sauta sur lui afin de le déséquilibrer, ce qui le fit tomber sur un rocher tranchant...
Le mâle enchaîna avec le chef, qui avait le dos tourné... Il s'approchait de la louve sans défense... Se baissait à son niveau. Hige pensa qu'il allait l'empaler à l'aide d'une arme blanche, il ne réfléchît pas et engloutît de sa large machoire tout le flan droit de l'humain, entre les cotes et la hanche... Le ventre de l'homme était déchiré, il se vidait de son sang allègrement... Le corps étalé sur la louve inconnue, pétrifiée, semblait-il...
Hige resta là, quelques secondes, puis se retourna vers Manako.

C'était comme s'il avait repris conscience..

Comme si tout cette violence qui s'était produite précédemment n'était qu'une illusion...

Il retrouva sa vision... Et, haletant, observait les multiples corps gisant au sol; quelle boucherie... Un combat pour sa survie, et celle de ses congénères.

Il fallait faire quelque chose... Sortir, se rincer... Se dévêtir de ce manteau de sang; oublier l'odeur humaine.

" - Est ce que c'est... fini? Qu'est ce que tout cela signifie ?!" dit il d'une voix grave.

Manako respirait enfin, elle en devait une à Sasukiko, alors qu'en reprenant son souffle, elle devenait un vrai boulet pour Hige qui assurait sa protection. Et Dieu que la louve insupportait ça, reprenant soudainement du mordant. Et tout se passa très vite, tandis que Manako s'était simplement fait blessée à l'épaule droite, Sasukiko s'était encore fait tiré dessus et projetté, ce qui l'eut étourdi avant qu'Hige n'interviennent. Le calme, de nouveau. Cela rassurait la louve sauvage qu'était Manako, qui observait alors la scène macabre qui étai sous ses yeux. Oh dieu, avaient-ils vraiment été les auteurs de cette scène ? Manako le savait mais étrangement, cela la dérangeait, surtout l'odeur humaine qui flottait avec l'odeur de mort.

« Est-ce que c'est... fini ? Qu'est-ce que tout cela signifie ?! Interrogea le mâle, comme sorti de transe.
- Je n'en sais rien. On dirait qu'ils voulaient absolument Sasukiko... Mais... Tu n'as rien, tout va bien ? » Répondit Manako en se rapprochant de lui, baissant les oreilles dans un air désolé de ne pas avoir la réponse à ses questions.

Puis elle observa la dénommée Sasukiko, la louve blanche tâchée de rouge à cause du sang humain et du sien qui était ainsi sur son corps. Elle avait déniché quelque chose du corps en apparence, la louve grise et blanche dressa les oreilles, devenant attentive, restant cependant à distance de l'autre louve et de la chose qu'elle venait de sortir. Un bout de tissu noir. Mais qu'était-ce ? Personne n'aurait pu louper l'air interrogatif qu'affichait Manako, tandis qu'elle évitait de s'appuyer sur sa patte blessée qui faisait -il fallait le dire- un mal de chien, pour ne pas mentir.

Hige observait la scène, toujours concentré sur l'entrée de la grotte. Il ne tenait plus, il fallait partir..

«- Je n'en sais rien. On dirait qu'ils voulaient absolument Sasukiko... Mais... Tu n'as rien, tout va bien ? »

Le mâle, qui s'était un peu éloigné, se retourna en répondant:

« - Tout va bien, je crois qu'il vaudrait mieux que l'on pa...»

La scène curieuse qui se passait devant ses yeux l'avait un peu coupé, Manako fixait la louve blanche, elle même concentrée étrangement sur une sorte de chiffon, un tissu... Cette femelle émanait à présent un étrange ressentiment, dans l'air flottait autre chose encore que la simple odeur du sang.

« - Je... »

Hige ne parvenait pas à finir ses phrases... Il s'approcha de l'inconnu tout en reprenant forme humaine :

« - Manako, je crois qu'elle a perdu connaissance ou... Je n'sais pas, elle semble si mal...»

Hige s'empara du corps endolorie de la femelle, afin de la porter jusqu'à un endroit plus sain. Il la portait dans ses bras comme l'on portait un chien malade au vétérinaire... Quelques fois, elle lui laissait entrevoir sa forme humaine : il assistait alors au spectacle d'une jeune humaine, en tenue d'écolière, intégralement tachée de sang, dont les blessures paraissait bien plus profondes qu'à première vue.
Mais c'est alors que la femelle bougea, comme si quelque chose la gênait, Hige regardait Manako, ne sachant que faire. Avait-il fait quelque chose de mal ? Puis son regard sur posa sur le corps du chef... Ce point précis semblait retenir la jeune louve...